T H E  D A R K

P R E C U R S O R

International Conference on Deleuze and Artistic Research

DARE 2015 | Orpheus Institute | Ghent | Belgium | 9-11 November 2015



O P E N - A C C E S S   R I C H - M E D I A  P R O C E E D I N G S

Edited by Paulo de Assis and Paolo Giudici

T H E  D A R K

P R E C U R S O R

International Conference on Deleuze and Artistic Research

DARE 2015 | Orpheus Institute | Ghent | Belgium | 9-11 November 2015



O P E N - A C C E S S   R I C H - M E D I A  P R O C E E D I N G S

Edited by Paulo de Assis and Paolo Giudici

Frédéric Mathevet

 

Université Paris I, FR

 

 

Partitions suspendues, Partitions circonstancielles, Partitions graphiques et Partitions étendues : l’œuvre comme re-diagrammatisation « écopraxique »

 

Day 3, 11 November, Orpheus Concert Hall, 14:30-15:00


Plasticien ouvert à toute mutabilité, mon travail artistique est le travail d'un « bricoleur » enchevêtrant les supports qu’ils soient numériques, picturaux ou sonores, comme le vecteur d’un langage plastique indocile. N’ayant jamais voulu choisir entre les arts plastiques et la musique, je mène un travail artistique où se contaminent, se rapprochent et se confrontent arts plastiques et pratiques musicales.


Dans cet atelier transdisciplinaire, la notion de « partition » (Score) s’est rapidement imposée comme le lieu privilégié de « précurseurs sombres » singuliers. En effet, « sous-produit » ou « objet artistique mineur » (la partition est aussi une « recherche de son propre point de sous-développement »), la partition est la condensation, la précipitation (au sens chimique du terme), de branchements fautifs et de nouveaux raccords entre des percepts des affects et des concepts très hétérogènes. Dans notre atelier, ces partitions se constituent autant d’images que de sons, autant de dessins que de vidéo que de processus interactif ou autogène.   

 
Nous proposerons une démonstration sonore et visuelle de “partitions” et nous montrerons comment celles-ci engagent des « agencements » en amont de leur réalisation. Des surfaces sensibles d’inscription sur lesquelles on fait l’exercice de la « notation », c’est-à-dire de l’inscription du sensible « comme il tombe ». Les partitions sont des révélateurs (comme on le dit de la photographie) d’accidents et d’interférences, en amont de leur écriture, comme en aval de leur interprétation.


À partir de ces exemples précis nous montrerons comment la « partition » peut être comprise dans le sens étendu que donne Deleuze à la notion de diagramme. En effet, par la perspective d’interprétation que le concept de partition mobilise ensuite, elle ouvre vers de nouvelles lignes de fuites et travaillent à une re-diagrammatisation des signes en présence et récoltés. En cela la « partition » s’opposerait à cet autre diagramme nommé « machine abstraite » et qui referme toutes nouvelles possibilités.


Au contraire, les partitions que nous mettons en œuvre sont ces objets ambigus qui ne sont pas seulement descriptif mais, tout à la fois « ingérant, digérant, redistribuant » s’ouvrant vers des lignes de fuite. La partition apparaîtra dans cette description comme une pratique du démontage, « constituant autant de points d’émergence ou de créativité, de conjonctions inattendues, de continuums improbables », ouverte à toutes les métamorphoses (shapeshifting) et faisant de l’œuvre une prégnance, une actualisation temporaire et collective révélée à égale importance par tous les acteurs-réseaux de son apparition.


Nous choisirons de mêler à l’analyse, quelques exemples d’interprétation live et/ou enregistrée pour faire de ce moment un moment d’échange sur une recherche indissociable de la pratique. Nous nous appuierons sur
(1)    les partitions circonstancielles (underscore) : partitions nomades, écriture dessinée sur le motif (sonore).
(2)    Les partitions suspendues, partitions mutables et interactives, qui propose une re-diagrammatisation des signes en présence qui dans le jeu performatif de sa réalisation engage la fabrication de « nouvelles possibilités de fait ».
(3)    Musique Maigre et musique de poche : recherche autour d’une musique décroissante et écologique.


Frédéric Mathevet se définit comme plasticien et compositeur. Il est chercheur associé à l’ACTE (UMR 8218) à Paris I (CARS). Docteur es arts, il est co-rédacteur en chef de la revue en ligne L’Autre Musique et du laboratoire du même nom qui entremêle chercheurs et praticiens dans un acte créatif libéré. Il a notamment publié deux manuels d’arts plastiques, dont le second numéro est consacré au cas particulier de la musique et a participé à de nombreuses expositions à Paris, Montreuil, Toulouse et Londres. Il y a donné plusieurs concerts multimédias dont Faire la peau 2 pour un bodhràn (Nice, Paris, Noisiel), Rec-u-Aime pour un violoncelle, une mezzo-soprano et une tricoteuse (La ferme du buisson), Mécaniques funambules pour saxophone baryton (Petit Bain, Divan du monde), The Exorcist pour voix, basse et piano préparé (Cité du cinéma).


Web: http://flavors.me/mathevetfrederic.

Email: mathevetf@wanadoo.fr