De la série Fauna

Défaroucher - Habitat I




La sous-série Défaroucher, est le fruit d'un déploiement virtuel de la série Fauna. Cette dernière forme un ensemble d'installations, les intitulés dioramas, qui sont créés in-situ et composés d’oeuvres physiques : des sculptures, d’objets et de plantes. L’ensemble de références explicite un glissement entre la présence, l'absence et la transformation identitaire causées par un revirement de contexte géographique. Ce bouleversement est suggéré d’ailleurs par la proposition esthétique et matérielle de ces environnements à la mesure où un microcosme entre naturel et surnaturel se crée par intermède de l'utilisation libre de références iconographiques liées à un bagage culturel acquis au fil du temps.


La faune qui occupe ces dioramas est alors constituée de sculptures textiles à l'échelle humaine, surnommées entités et dont l’inspiration iconographique provient de l’esthétique de religions afro-brésiliennes et de fêtes populaires de la même région. Ces constructions inanimées s’activent par l'action performative. Elles insinuent également le port du costume ou du masque - un autre objet trouvé dans l’ensembles des installations - comme un outil nécessaire pour la quête d’une notion identitaire dont les contours sont devenus perméables, à cause d’un événement de transposition physique et culturelle.


Au contraire des installations physiques de la série Fauna, Défaroucher - Habitat I, suggère un environnement virtuel, lieu de rencontre avec "l'autre". Les rôles se permutent aussi à la mesure où la dénomination et l’incorporation du sujet comme “autre” s'inverse. Dans les autres éditions, il était question de créer un espace personnel sécuritaire, un dit safe-space. En ce moment, et pour la première fois, la proposition est de - imbu.e d’une des entités protectrices - aller à la rencontre de “l’autre” - dans ce cas, la ville - dans l’intention de s’approprier de l’espace, de l’apprivoiser pour déceler un sens d’appartenance. Cette action provient d’un geste d’anthropophagie culturelle évoqué dans les théories artistiques du poète Oswald de Andrade, dans son Manifeste anthropophage, “poème culte et fondateur de la modernité brésilienne”, selon Suely Rolnik, professeure au Centre de recherches sur la subjectivité de l'université de São Paulo.

bagage iconographique

 



La confrontation entre le visiteur et "l'autre" (qui là s’auto-représente, incorporé.e) est alors inévitable et la sensation d'étrangeté est évidente et souhaitable pour qu’un sens d’autérité s'installe immédiatement entre les parties et que ce genre de choc s’instaure. La vidéo-installation est projetée sur un mur et est accompagnée par une bande sonore d’oiseaux tropicales “cueillis” directement à la source et qui apaisent en quelque sorte cette sensation singulière créée par l’oeuvre chez le visiteur. Il se passerait alors dans cette communication une permutation à la fois insolite et saine d’une perte de repères nécessaire aux échanges de ce sort.



Défaroucher

Vidéo-performance capturée par photogrammétrie 3D.

 

Conception : Ludmila Steckelberg

Réalisation : Patrick Gauvin

 

2019



Bio de Ludmila


Née au Brésil, Ludmila est une artiste visuelle installée à Montréal depuis 2009. Elle a participé à plusieurs expositions à l'international, notamment en Allemagne et en Chine. Aussi en 2017, elle a participé à l'événement Le désir qui te traverse à Eastern Bloc, Montréal. Son travail a été présenté dans diverses publications, comme la revue TicArtToc (DAM) et fait partie de collections de particuliers et de musées un peu partout dans le monde.


ludmilaberg@gmail.com


 

publications, comme la revue TicArtToc (DAM) et fait partie de collections de particuliers et de musées un peu partout dans le monde.


processus créatif