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Nicolas Marty - L’image-temps (last edited: 2016)

Paulo de Assis
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Nicolas Marty | Université Paris-Sorbonne, IReMus, FR Day 1, 9 November, Orpheus Concert Hall, 17:30-18:00 En juin 2015, j’ai présenté à Sheffield (EMS15) une perspective d’analyse fondée sur l’utilisation des concepts d’image-mouvement et d’image-temps, introduits par Deleuze pour décrire l’évolution du cinéma au 20e siècle. Considérer une pièce de musique acousmatique comme une image-temps revient à dire que la musique ne serait plus seulement un art du temps (dans lequel le temps serait articulé par le mouvement), mais pourrait laisser de côté l’articulation du temps au profit de son déploiement dans l’espace. En parallèle de ce travail musicologique, j’ai produit une série de quatre pièces acousmatiques. Il s’agissait aussi de montrer qu’en plus de pouvoir être exporté pour l’analyse d’autres arts, les concepts deleuziens peuvent servir d’inspiration pour la créativité esthétique. Il s’agit de mettre en avant une conception moléculaire de la musique, non pas pour rejeter la conception molaire de la musique comme art du temps (linéarité, contrastes, tensions / détentes, énergie), mais pour mettre en avant une autre possibilité, peu explorée en-dehors des drones et de la musique de transe : celle de la musique où rien ne se passe, où quelque chose est donné à voir plutôt qu’à vivre par sympathie kinesthésique. Les trois premières explorent différents aspects de la durée, de l’espace et du silence, dans un cadre cinématographique : même dans le cas d’une diffusion sur acousmonium, les pièces doivent être diffusées sur le plan frontal (sauf la quatrième pièce quadriphonique). La première pièce, Funambules et autres abstractions (5’), donne au silence un rôle prégnant, une existence propre. Il entoure les fragments sonores apparaissant comme des percées dans le silence plutôt que des sons articulés (image optique/sonore). La forme n’y est pas téléologique, mais plutôt fragmentée, rhizomatique (image-cristal). La deuxième pièce, Les lèvres d’Isis (2’) est extrêmement proche du silence complet, permettant aux sons « parasites » de la salle d’y prendre part. La pièce révèle l’érotisme de ces sons. La forme est linéaire, bien que fragmentée, et chacun des fragments constitue une image lisible, un système de relations subtiles. La troisième pièce, Le dormeur du val (3’), articule quatre identités spatiales, mettant en avant la distance entre l’auditeur et le son articulé. Encore une fois, les sons apparaissent comme sur un écran de cinéma, sans que l’auditeur y soit immergé. La forme est rhizomatique. Alors que la quadriphonie et l’espace tridimensionnel sont généralement utilisés, en musique acousmatique, pour générer des mouvements immersifs dans l’espace, elle sert dans la quatrième pièce, Une des chambres n’aurait presque pas de fenêtre (10’), à mettre en place une identité spatiale : le haut-parleur arrière-gauche est notamment utilisé exclusivement pour diffuser un texte en morse stylisé. De manière globale, il s’agit de proposer une conception systémique, rhizomatique, non-téléologique et non-causale de la forme musicale, par opposition aux conceptions dominantes qui, en s’inspirant parfois des propositions des sciences cognitives, mettent l’accent sur l’articulation, la continuité, la dialectique et la rhétorique. Le même médium peut proposer, à condition que l’auditeur veuille bien s’y prêter, une autre manière d’écouter.
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date09/11/2015
last modified17/03/2016
statusin progress
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urlhttps://www.researchcatalogue.net/view/238208/238209


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