Poli Wilhelm
De mémoire
Depuis le début de ma maîtrise, je réalise des explorations à partir de matériaux imprimés d’archives, datant d’une autre époque, tels de vieux catalogues ou d’anciennes cartes postales, dans le but de signifier et créer des dialogues entre la couleur, le temps et la mémoire.
Transformer l'image imprimée par la peinture, créer un dialogue entre l'image photographique et le motif, c'est tenter d'évoquer les parts de récits que la mémoire peut conserver et celles que, nécessairement, elle oublie. Cet oubli n'est pas l'effacement d'un savoir, mais la transformation du récit, afin d'accéder à l'histoire par les vestiges des événements.
Archie Reid
NeuroPosthumain
Archie (i(e)l) explore une pratique expérimentale du rapport à ses perceptions. Par une approche de l’hybride et des multiples (mad, trans, non-binaire, gender hacker), ses expérimentations du posthumain déconstruisent et reforment, par la méta-cognition, une exploration transformative de soi, des sens et des synesthésies.
Sarah Boutin
Des paumes pour cueillir la honte que nous sommes en train de perdre.
La pratique développe un langage qui atteste des récits fantomatiques inscrits et agissants à même nos corps.En consentant à ce qui échappe à l’intelligibilité, les actes performatifs et l’élocution poétique octroient aux corps-archives la possibilité d’une expression qui ne passe plus par le symptôme et libère des silences et de la honte.
Transposer ce qui nous échappe
Histoires et souvenirs, legs et lésions, puis émotions ont en commun un caractère insaisissable dont nous ressentons tout de même les effets. Forcées de s’en remettre à une part de mystère, chacune de nos pratiques cherche les manières d’en définir les contours. Qu’ils soient déployés sous la forme de trames colorées en peinture, de gestes ritualisés en vidéoperformance, ou traduits en couleurs, les méthodes employées dévoilent une poésie qui, pour se développer, nécessite une présence attentive à soi déployée sur le temps long.
Entités possibles : imaginer de nouvelles manières de concevoir, d’appréhender, d’exister et d'éprouver
Sophie Aubry
Prendre soin
Sophie réfléchit aux enjeux entourant le soin, notamment en se réappropriant les savoirs médicinaux botaniques et holistiques des femmes (e.g. sorcière) qui ont été dévalorisés par le système patriarcal.
Benoit Brousseau
Remuer les cendres
Le projet de Benoît s’intitule Remuer les cendres et il propose une réflexion sur les corps non réclamés des personnes décédées à Montréal. Dans ses recherches, il s’intéresse aux histoires individuelles et collectives qu’il aborde à travers la photographie et le témoignage. Plus précisément, il est préoccupé par le thème de la mort.
Potentiel et temporalité de la matière
Nos recherches s’articulent autour de la matérialité, tangible ou intangible, réfléchissant nature, image, objet, mouvement et espace. Des lieux informent notre relation au présent, imaginant un devenir, et nos explorations s’ouvrent aux potentiels des matériaux et à leur agentivité. Nos pratiques se situent en sculpture, en installation et en vidéo, ainsi que dans leurs interstices.
Danielle Robitaille
La pleine mesure, une cartographie émotive
Durant mon parcours à la maîtrise, j’ai développé une pratique procédurale qui m’amène à examiner, chaque jour, mon état émotif. Les données recueillies sont traduites en couleurs selon un protocole structuré, répétitif et invariable. Par ce processus, je transpose, en couleurs et en formes géométriques, le caractère insaisissable des émotions. Les images ainsi créées ne sont en aucun cas une représentation du ressenti, mais en constituent un précipité, la capture de traces évanescentes comme autant de signes abstraits formant les lettres d’un journal intime.
Mélodie Claire Jetté
Émergence du "biorelationnel"
Mélodie Claire apprivoise les possibilités artistiques du biofilm de levures et de bactéries. Par sa démarche, elle interroge son rapport à l’Autre vivant plus qu’humain, en unissant ses deux champs d’intérêt que sont les microorganismes et l’expérience de la relation afin d'élaborer une pratique « biorelationnelle » .
Entités possibles : imaginer de nouvelles manières de concevoir, d’appréhender, d’exister et d'éprouver
Ces quatre artistes interrogent notre façon d’être au monde à travers une approche interdisciplinaire ; sous différentes formes, iels invitent à imaginer de nouvelles manières de concevoir, d’appréhender, d’exister et d'éprouver ce monde désenchanté afin d’inspirer d’autres mondes possibles et multiples. Iels proposent d’expérimenter et de nouer des relations, axées sur la collaboration ou bien l’empathie, impliquant non seulement des êtres humains, mais également tout le vivant, les défunts et les nouvelles technologies afin de mettre en lumière des narrations alternatives et non-dominantes.
Elyse Brodeur-Magna
De l'inaction à l'action
Mon projet de recherche-création consiste à explorer le mouvement en sculpture et en installation en accordant une sensibilité particulière à la matière. Mes réflexions portent sur la motivation du passage de l'inaction à l'action; le moment déclencheur dans un processus décisionnel.
Lynn Kodeih
Effacer-voir
Réfléchir aux politiques de l’image, par le biais de l’intime, du fragment et de la matière. Aborder la matérialité avec la maladresse d’une apprentie. Jouer de sa vulnérabilité, transformer sa fragilité en action. Effacer pour voir.
Entre l’autre et soi : récits intimes de notre contemporanéité
Comment investiguer notre identité si ce n’est qu’à travers l’autre? Comment le regard des personnes femmes sur iels-mêmes, sur leurs luttes, sur leur intimité rend-il compte du projet complexe qu’est la connaissance de soi? Nos pratiques, esthétiquement distinctes, mettent toutefois en lumière ce même constat : nos vécus dépassent notre individualité et sont indéniablement interreliés.
Christine Bourgier
Paroles
Christine explore les impacts de la maladie d’un proche sur la vie commune et le quotidien. Elle met en lumière l’interrelation entre l’intime et la sphère publique dans une pratique multidisciplinaire de l’image. “Parole” c’est une reprise de pouvoir de la personne malade sur des lieux, des situations, l'existence.
Gabriel Bouffard
Mon projet de recherche création explore les possibilités et les impossibilités de l’adoption d’une philosophie générale du "re", tant dans notre économie morale qu’économique. La réalisation d’une installation composée de mobilier rescapé est au cœur du projet qui combine une approche conceptuelle et plastique.
Andrea Calderon
La destruction créatrice : une recherche auto-ethnographique sur l’impact des activistes militantes qui luttent à la ville de Mexico.
Par la réalisation d’une installation composée de photographies et d’une vidéo expérimentale, j’explore en quoi les actions des femmes qui luttent dans mon pays d’origine, le Mexique, me traversent et bouleversent ma perception du monde.
Sammuelle-Rousseau Lamontagne
Entre-formes
Mon projet de recherche-création propose une exploration des (com)possibilités du bioplastique dans une pratique de la sculpture. Mon travail, guidé au gré de l’errance avec la matérialité, poursuit une réflexion sur les tensions entre matériau et forme, production et économie, puis nature et culture.
Morgane Clément-Gagnon
i feel seen #worktitle
En réinterprétant le selfie, mon travail cite, réfléchit, active le doute, puis engage la personne spectatrice dans un jeu dialectique via l’expérience photographique. Avec un humour grinçant, les méandres du rapport à soi 2.0 conversent avec de vieilles questions philosophiques sans réponses. Émerge ainsi le paradoxe suivant : la pratique de l’autoportrait permet au regard de l’autre de s’examiner lui-même.
Delphine Carufel
Mythes, visions, hallucinations et récits intimes contemporains explorés par le biais de la sculpture et de l’empreinte
Il s’agit d’un récit autobiographique sur ma condition. Ayant un trouble psychotique, je raconte comment mes hallucinations sont évitées par la sublimation. Mes œuvres sont inspirées des liens de confiance que je tisse avec les personnes que je côtoie.