Toutes ces conneries de faire la pute à attraper toutes les maladies possibles c’est assez récent finalement. L’année dernière après mon passage à Berlin je suis come back avec une maladie de peau qui ne se transmet normalement qu’aux animaux, lol. Bon on est d’acc que moi aussi je suis un animal blabla le discours de Donna Haraway tout ça. Le post ethnocentrisme essentiel on connaît. Mais genre ce problème de peau ça reste entre les chats normalement. J’avais un cercle de la honte sur le cul, pas très discret pour continuer à se faire baiser sans attirer les questions du genre: “t’es clean et safe?”. Mais ferme ta gueule avec cette question. Tu es responsable de ta santé sexuelle bro. Donc la question c’est plutôt “je préfère baiser avec une capote”. Et là du coup je suis en mode, “bah grave let’s go”. Plutôt que de me faire chier en me refilant la responsabilité. Genre j’ai suffisamment de responsabilité dans ma vie, je veux juste me faire démonter. Et si tu veux pas c’est ok mais ne me pose pas tes questions privées dont j’en ai rien à foutre. Je bosse pas dans le social et je te connais pas, fin de l’histoire.     

 

    Bon sinon, revenons à notre discussion de pourquoi je suis une dépravée. Ça c’est plus fun et le sujet de toutes ces lignes au final. Genre depuis environ un an je prends plus cette recherche de comment devenir un.e passif post-sida version épidémie et se débarrasser de la honte au sérieux. Quand je parle de la honte, je parle de putain la honte de se la prendre dans le cul, d’être un.e putain d’homo. J’en veux pas de ça. Car on m’a inculqué ça depuis l’enfance et même si je suis proud, putain c’est tatoué sur mes os toute cette honte. C’est une manière de vivre, des réflexions, une éducation, on ne parle pas de sex chez moi. Chez personne on parle d’éducation sexuelle d’ailleurs beurk, la patriarcat il fait trop bien son boulot. On viole les meufs et les trans mais on ne fait pas d’éducation sexuelle aux mecs violeurs en devenir ou aux darons cinquantenaires fan de l’inceste. La honte que j’incorpore chaque jour et dont j’essaie de me débarrasser à chaque coup de bite dans ma chatte, elle m’a donné un cancer des testicules à 28ans. J’avais tellement honte de ma bite, de ma sexualité, de à quoi je ressemble que j’ai développé un cancer pour détruire mes couilles. Et après on me parle encore de la division corps esprit lol. Comme si c’était séparé ces conneries. On dit toujours mon corps fait ci mon corps fait ça. Et c’est un abus de langage I know bitch, mais le truc c’est que plus tu parles comme ça plus tu penses que tu es divided de toi-même en mode super pouvoir j’arrive à voyager à travers mon esprit sans mon corps. Et genre ton body ody ody ody comme chante Megan Thee Stalion c’est pas toi, arf tu racontes quoi. La religion ça nous implante des idées chelous dans la tête tu vois. Après je respecte la volonté d’avoir une spiritualité, il faut bien croire en un truc au lieu de croire au capitalisme h24. 

 

    Revenons à ce cancer. l’histoire de comment j’ai appris le cancer c’est genre 10/10 slut vibes, je te raconte. c’est assez court comme histoire t’inquiète. Alors en fait, je voyais ce mec que j’avais contacté la première fois sur Twitter / X car j’aimais bien son contenu et la bite c’est golden. Il kiffe baiser les pédales donc of course je dépose ma candidature. On se voit 3-4 fois entre mars et mai 2023 pour le cul et il se trouve que ce mec il est urologue, tu vois où je veux en venir. Il kiffe la danse. La bite est douce, je me dis que c’est un truc dans l’eau suisse, elle fait 19cm très large. On en redemande. Un jour alors qu’il me trou, il m’attrape les couilles, s’arrête quelques secondes…

 

    «The rest of my life is being unwound and seen through the frame of death. And my anger is more about this culture’s refusal to deal with mortality. My rage is really about the fact that WHEN I WAS TOLD THAT I’D CONTRACTED THIS VIRUS IT DIDN’T TAKE ME LONG TO REALIZE THAT I’D CONTRACTED A DISEASED SOCIETY AS WELL. » Close to the Knives: A memoir of Disintegration - David Wojnarowicz 

 

    Je suis là, euh ça va? un problème? Et le con il me dit non non tout va bien. Il voulait juste finir j’adore. Et en même temps c’est vrai, en rétrospective, il faut profiter d’une dernière baise insouciante avant la dépression, la drogue, les envies suicidaires, les opérations, l’hôpital et la vie de cancéreuse à 28ans. Il termine au fond de mon deuxième trou, ça flow tranquille. Après il organise un rdv avec un de ses collègues à l’hôpital universitaire et en 2 semaines je vais à mon 1er rdv. Comme quoi ça peut sauver la vie d’être une pute. Genre sans ça, j’aurais attendu 6 mois avant d’aller consulter parce qu’en Suisse c’est tellement reuch que tu y réfléchis à 10 fois avant d’aller voir le professionnel de santé. 

 

    Mon date il ressemble tellement à un dieu grec en vrai, ça lui va bien l’image du super-héros stéréotypé. Il est super musclé, lisse, cheveux longs sauf qu’il a une grosse bite en plus, il a gagné le trophée. Et je vais voir l’urologue et il s’avère que j’ai un cancer du testicule droit, on doit opérer 2 jours plus tard mais j’ai un billet pour le concert de Beyoncé donc there is no way. Je vais au concert et hop suisse opération. On enlève la tumeur et depuis ce moment girl j’essaie de comprendre d’où ça vient ce cancer. En réfléchissant 2 secondes c’est easy, la shame. Ce qui fait que après la recovery j’ai envie de me sentir désirable. Une seule couille en mode asymétrie tu vois. Et j’ai envie que tous les tops me désirent à partir de ce moment. Tous les genres et les âges doivent me désirer et avoir envie de baiser avec moi. Yes, la compensation de ouf. Je crois que depuis août 2024, après la récupération presque totale de l’opération j’ai du doubler mon nombre de partenaires sexuels en 1 an 1/2. Et pourtant j’en avais déjà pas mal. Mais je passe de environ 80-100 à 200. La folle. 

 

 

Chapitre 3: Only Fan 😈