en ce moment c’est l’industrie dans mes trous. comme si on allait embaucher à la mine. ça pointe à heures régulières, genre le soir de semaine vers 19h-20h. mon mec idéal termine le boulot, je vais chez lui, à 4 pattes et ça avale tout ce que ça peut. bite unwashed qui pue un savant mélange de transpiration, pisse et souvent la réflexion face à un tableau excel. car on va bien se l’avouer, le bureau toute la journée ça doit les frustrer car ils en veulent toujours plus. ou peut être c’est moi qui est frustré.e.x car je m’en donne à cœur joie également. ils doivent / je dois bien se / me dépenser. les queers du cul c’est plus le week-end en général. les queers, fems top, trans, et le reste de la ribambelle sont plus chill et moins en chien.ne.x.s du coup il faut plus de patience pour les rencontrer. j’enchaîne les plans. j’en veux toujours plus. la société capitaliste fait bien son boulot avec moi. pure produit. utiliser le corps des autres, son corps comme un kleenex à plaisir. la standardisation du cul, une addiction au cul, voilà le nouveau programme au lieu de gérer sa santé mentale. et j’ai l’impression qu’au moins beaucoup de gays sur Grindr ont le même problème. donc je peux même en voir plusieurs par soirée, il faut bien rentabiliser le lavement, c’est ça qu’on se raconte en tant que bottom. et des fois, si la ‘session’ est bien, un seul plan suffit. et oui en 2024 faire l’amour avec une personne qu’on rencontre en ligne ça s’appelle une ‘session’. la mécanique du plaisir baby. définition du Cambridge dictionary: “a formal meeting or series of meetings of an organization such as a parliamentor a court of law” ou encore « a period of time or a meeting when a particular activity takes place" je sais bien que c’est la deuxième définition qui s’applique duh, mais ça me fait rire d’imaginer la première. en mode court of law dans mon cul. est-ce que je fais du droit quand des bites me défoncent. peut être, je queer le monde une personne à la fois. et souvent après le plan j’ai des conversations politiques. c’est un agenda politique ça. il faudrait rémunérer les sex workers pour faire l’éducation de toutes les classes sociales moi je vous le dis. et putain souvent je me rend compte que je viens de coucher avec un douche bag c’est chaud. en même temps pas de surprise si tu crois vraiment à des rôles top/bottom et que tu es queer mais hyper masc toxique, désolé de te l’apprendre mais il y a de fortes chances que tu sois de droite. même si on peut rester optimiste bien sûr. parfois les plus dans le rôle de la virilité sont les plus chill et ça j’adore perso. quand l’identité est complexe. une petite ejaculation du plaisir politique. et franchement des fois alors que j’ai le sperme du mec qui me dégouline de la chatte on commence à se fighter sur les questions géopolitiques c’est hilarant. enfin hilarant c’est pas du tout le bon terme. il vaut mieux en rire qu’en pleurer comme disent les boomers. je crois aussi je suis addict au cul car c’est un endroit de refuge à plein d’endroits. de 1 j’ai moins de responsabilités et je dois juste m’occuper d’une tâche à la fois, faire plaisir, sucer, lécher, avaler, me détendre, archer mon dos, changer de position, subir, accepter, baver, ouvrir grand. une sorte de résilience. de 2 c’est un endroit d’expression de genre tellement plus fluide que dans la vie de tous les jours. il y a moins de problèmes pour moi d’être une good girl, good boy, little one. je peux porter un string rose et être un good boy. je peux avoir des poils et être une salope, une chienne. ça libère surtout parce que je suis bottom bien sûr. mon rôle de genre est fluide dans cette position. en tant que top j’imagine que les rôles de genre sont plus forts? moins stigmatisés c’est certain mais plus rigides j’ai l’impression. c’est une sorte de bordel indissociable ces histoires de qui est dans quelle position. quel pouvoir est exercé en fonction de ta position sexuelle, de ta présence au plaisir, ton approche à tes organes génitaux / à tes trous. une masse de problèmes in-dissociés. un bordel ces plans culs. Mathilde Monnier, chorégraphe française très connue et référence dans son domaine elle dit “je suis un centre”. moi aussi je dis “je suis un centre » je suis un.e.x slut, un.e.x bordel. the mess and the mass. le bordel et la masse. sauf que ça marche mieux en anglais car les mots sont similaires. faire un bordel et fuir le bordel. construire le bordel et planifier l’après mon bordel, ne pas laisser de bordel non contrôlé. en gros je vois ma vie, mes plans comme ce filtre ambiguë. it's a messy mass. la masse des choses compostes que l’on veut messy. la vérité se trouve dans cette messy masse des choses, des gens. elles sont échappées, elles sont bien touffues. l’infiniment vrai qui se fond dans la masse tellement longtemps qu’on ne trouve plus ses limites. les contours n’existent plus mais se devinent. des fois quand je bois de la pisse directement à la source je peux goûter la drogue (souvent de la met). messy pig comme on dit. les choses deviennent indissociables. mon corps, mon centre devient mess pour devenir masse de plaisir. accumulation des plaisirs. accumulation non capitaliste des mess. être une masse de mess c’est presque une position politique au final. cet être piggy qui reste dans la masse des plaisirs confus et intenses. je bois sa pisse, jusqu’à la dernière goutte. elle est dégueulasse, je crache un peu de côté. mais pas trop car on est dans mon salon et je vais en mettre partout. c’est ça le jeu. si je ne bois pas je vais devoir lécher au sol, laver mes vêtements, éponger le canapé. je veux du sale dans ma chatte c’est pour ça que je réclame la pisse. le bordel, je suis un bordel. la maison close dans mon corps entier. une fontaine de jouissance. tu veux boire quoi? tu veux pisser quoi? putain pas le goût des les asperges boy. c’est ma limite. boire de l’eau et pas ta pisse après 3 jours au Berghain ou ton plan chem. chem comme chemical. pas besoin de plus d’explications. tu fais n’imp après avoir sniffé une ligne le long de sa grosse bite. sa bite est tellement grosse et longue que la ligne de k et 3-mmc que je viens de me prendre m’envoie au 7eme ciel. "les pupilles se dilatent, la drogue et j’veux plus penser », comme chante Damso dans sa chanson Coeur De Pirate.
pendant que sa bite est tellement dure grâce au viagra qu’il a ingéré il y a 2h. c’est post humaniste le sexe queer en 2024 je te dis pas. on utilise des outils pour que ça fonctionne encore plus longtemps. on est des masses de plaisirs dans un mess de plus en plus grand. je suis un centre de plaisir. un messy centre de masse bordélique. un exercise poétique robotique. android grosses bites et couilles injectées à l’eau saline. tu peux google si tu veux voir c’est impressionnant. les couilles des mecs font la taille d’un œuf d’autruche sans déconner. the mess and the mass. on parle de quoi ici? je sais plus trop. un bordel peut-être. je suis un centre à bordels.
« It makes no sense to mime the transphobia of the Right in the name of feminism, to further feed the phantasm, since what is needed now is an alliance that knows and strengthens the interdependencies without which we cannot live. Against the passion for authoritarianism we could perhaps pose another desire, the one that wants freedom and equality passionately enough to stay in the struggle » Who’s Afraid of Gender? - Judith Butler