Souvenir fondateur. Imagine ça, mon frère est sur le tracteur chez mes parents. un tracteur c’est assez haut quand tu as 9 ans. il fait brûlant. l’été, la canicule commence. les cheveux bruns sur ma tête qui blondissent légèrement à cause des rayons de soleil. mon frère se tient fièrement sur la roue avant du tracteur et commence à me pisser sur la tête. il rigole bien évidemment et le temps s’arrête. j’ai le temps de sentir les gouttes qui dégoulinent vitesse miel sur mon visage. mes cheveux sont soudainement blonds, beaux, resplendissants. je tourne la tête pour recevoir un jet jaune sur la gueule. humiliation suprême. je sais pas pourquoi je me souviens si bien de ce moment. s’en suis un éveil sexuel lié à la pisse, lié à l’homoérotisme du toucher d’un corps masculin, aux odeurs des sous-vêtements de mes camarades de classe de mon frère de mon père (dérangeant, oedipe en pleine action). je me retrouve à voler les sous-vêtements des mecs dans les vestiaires, de rentrer dans la chambre des mecs à l’internat et de sniffer le bac à linge sale. je suis piggy. addiction aux phéromones. addiction au jaune. au liquide jaune. apparemment la pisse c’est pas si dangereux que ça à boire car c’est stérile. l’urinothérapie. depuis je bois la pisse à la source, dans les toilettes du club, dans un bar mélangé à la bière ou même en remplacement de la bière, finalement la couleur est la même non? dans mon cul en vue de la création d’un cocktail. dans un parc et une bouteille en plastique. il y a même des mecs qui en vendent en ligne mais je crois que je ne suis pas à ce niveau là encore. il y a un paradox dans cette histoire car ça me dégoûte un peu la majorité du temps et il faut trouver l’équilibre que l’humiliation provoque pour supplanter le goût. Judith Butler iel parle du paradox des catégories de genre. et avec la pisse/ ma vision des choses c’est un peu pareil. on a à la fois besoin des catégories pour nommer pour voir pour envisager et l’envie irrepressible de les fluidifier. et comme iel le dit “That paradox persists, and in the paradox, is the promise”. Arf trop beau. la promesse du paradox, de l’ambiguïté. le vent des choses contraires qui nous nourrissent. la pisse je veux pas trop la boire et je la desire complètement. les hommes je les hais profondément et je les désire. et finalement mes amalgames sont une promesse qui existe au milieu et à l’extrémité de toute chose. par mes essais consécutif on essaie d’atteindre un espace de limites pour le système nerveux. essayer de définir un endroit de plaisir qui comme je le dis souvent existe au confins des binarités. revenons à un plan pisse comme un l’appelle. car en français on appelle faire l’amour un plan. dans un autre chapitre c’était la session. ici c’est le plan. le Larousse il dit: “1. Dessin représentant schématiquement l’organisation dans l’espace des éléments d’un tout. 2. Suite ordonnée d’opérations prévues pour atteindre un but ; projet ainsi élaboré. 5. Projet d’activité de loisir, généralement concerté.” on fait un petit dessin de à quoi ça va ressembler. car il faut retenir sa pisse avant de se voir pour un plan pisse. avoir suffisamment envie pour ne pas être pee shy. avoir suffisamment envie pour pisser et garder son excitation. je me souviens. d’un qui m’avait pissé dessus/dedans alors qu’il était encore dur et ça c’est un talent. il te pisse dans le cul encore dur avant de reprendre la defonce. se faire baiser le cul plein de pisse ça accentue les sensations car tout est plus épais, tout se masse à l’intérieur, tout dégouline, tout est plein. c’est drôle au final la pisse dans le cul c’est une sorte d’absurdité de ma sexualité. le trou à merde se retrouve être le trou à pisse.
Continuer avec carnet……